Sur le terrain: première

Alors vendredi 13 avril (c’est là que j’avais lâchement abandonné le blog), bien que nous soyons le 13, qui plus est un vendredi, rien de spécial ne m’est arrivé. Preuve que la superstition ne veut rien dire.

Mis à part ça, j’ai travaillé, comm à mon habitude le vendredi soir et comme mon chef l’a dit en rigolant, ce soir : c’était « découverte de communes ». J’ai en effet atterri dans un secteur qui, d’ordinaire, ne m’est pas attribué. J’étais en Alsace Bossue.. soit 60 kilomètres de chez moi.

Keskasthel d’abord où notre journal fait carton plein. Une remise de prix pour un concours de maisons fleuries. Ca m’amuse toujours ce genre d’événements, parce que c’est comme une  grande cérémonie type les Césars, mais en miniature : y a ceux qui sont blasés, ceux qui sont émus, les applaus, les petits fours…

Ensuite, direction Kalhausen pour une assemblée générale. Et là petit soucis. Mon chef m’avait dit Kalhouse et non Kalhausen. Du coup, arrivée devant le panneau indiquant Kalhausen, je suis restée circonspecte. J’avais scrupuleusement respecté les indications d’itinéraire et pourtant pas de Kalhouse à l’horizon. Pendant 5 bonnes minutes, je suis restée bloquée à l’intersection. Quand soudain, une lumière… Si Kalhausen se prononçait Kalhouse… Sachant que j’avais  respecté l’itinéraire et qu’il n’y avait  pas de Kalhouse à l’horizon, c’était l’hypothèse la plus probable. Et bien amis lecteurs, sachez que votre petite Marie  fait parfois preuve de perspicacité à juste titre car Kalhausen se prononce bien « Kalhouse » .

Après dix minutes de balade dans la pampa alsacienne, je suis donc arrivée à la fameuse AG.

Note:Faudrait quand même que je pense à investir dans un GPS….

Samedi 14 avril, après une bonne nuit de sommeil, ma journée a commencé par une remise de chèque. Ce premier reportage m’a particulièrement touchée. C’est l’histoire d’un ado emporté par une tumeur au cerveau et l’engagement de ses copains qui se sont mobilisés pour organiser un concert rock et récupérer des fonds pour une association d’accompagnement du cancer. Ce qui me révolte, au-delà du fait qu’un gamin soit mort, c’est que les fonds de recherche ne sont pas débloqués pour ce type de maladies, décrétées orphelines. On dépense des millions pour des conneries ou des recherches inutiles alors que des gosses crèvent de saloperies qui n’intéressent personne : c’est écoeurant.

A la mémoire d’Alexandre. Alexandre a été emporté le 30 décembre 2005 d’une tumeur maligne au niveau du tronc cérébral. Cette perte brutale d’un adolescent à la fleur de l’âge a bouleversé ses proches et ses amis. Ces derniers ont souhaité organiser un événement en sa mémoire. Ils se sont donc mis en relation avec l’association loisirs et culture Atom’x et leur ont proposé un projet commun : un festival rock. Ce concert a eu lieu le 10 mars dernier à la maison de quartier de Neunkirch avec la participation de nombreux bénévoles. La réussite du festival a dépassé les espérances des jeunes organisateurs car, au final, ce sont 400 jeunes qui se sont mobilisés en mémoire de l’adolescent décédé. Samedi 14 avril, au musée des faïenceries de Sarreguemines, Atom’x a remis le chèque de 2050 euros au président de l’association d’accompagnement Entr’aide Cancer de Behren-les-Forbach. Lors de cette cérémonie intime, la maman d’Alexandre, très émue s’est exprimée. Elle a relaté de quelle façon la maladie a été découverte et le verdict sans appel du monde médical. Alexandre était alors à l’aube de ses 16 ans et il ne lui restait plus que 9 mois à vivre, 9 mois, le temps d’une grossesse pour qu’un enfant naisse viable. Dans la famille d’Alexandre c’est la « descente aux enfers » qui a commencé. On imagine la douleur de parents condamnés à survivre à leur enfant mais cette tragédie prend un tournant encore plus effroyable quand on sait que les recherches dans ce domaine n’existent que de façon très lacunaire. La tumeur dont souffrait le jeune garçon était en effet une maladie rare et il n’y avait pas assez de cas en France pour justifier des travaux de recherche. C’est contre cette injustice que se bat aujourd’hui la maman d’Alexandre, c’est sa façon d’honorer la mémoire de son fils… pour que des questions comme « pourquoi moi ? » ne soient plus jamais posées à des parents impuissants…

Ensuite, j’ai file à l’agence pour décharger mes photos. Mon chef m’a rajouté des reportages et notamment un stage de secourisme chez les pompiers. L’an passé, il a fait la photo de l’échelle du camion et, entre nous, monter sur une échelle entourée de beaux sapeurs pompiers, je demande pas mieux! Et rien à foutre que je sois ou non en jupon. (Non, je ne suis pas effrontée, oui je suis célibataire, mais pas à la recherche du mâle ! Simplement monter sur une échelle de pompier c’est excitant et prendre des photos de pompiers c’est plaisant mais ça s’arrête là, et c’est la stricte vérité lol, on va sire que c'est le côté agréable du métier lol)

Ayant une heure de pause entre midi, j’ai invité ma moumoune au resto. Enfin, plus exactement, j’ai proposé à ma mère de me retrouver au resto... histoire de me faire inviter. (Ma chef était morte de rire quand je lui ai raconté ). Et non, c'est pas déloyal, c'est ma mère après tout lol. J’ai commandé une délicieuse salade italienne avec un cappucino en dessert. Le hic c’est que dans la  salade, il y avait de l’emmental… et avec la chaleur... j’avais l’impression de « transpirer l’emmental ». Toute la journée j’avais c’tte odeur dans le nez et c’est seulement après m’être douchée que je me suis de nouveau sentie….fraîche. (Sur ces mots, je referme la page « sensualité » de ce billet).

J’ai enchaîné avec une journée verte : une action municipale et associative pour nettoyer une commune et je suis retournée chez mes amis pompiers. Mais là… grosse déception ! Au dernier moment, changement de plan : on a fait la photo devant l’ambulance avec une démo de massage cardiaque. Snif, je suis pas montée sur la grande échelle. Bon, la prochaine fois, c'est promis

J’ai ensuite rejoint la « civilisation picturale » avec un vernissage d’une talentueuse aquarelliste dans une maison de retraite. L’expo rien à redire, c’était bien mais y a un truc qui m’a vraiment choqué. En arrivant sur les lieux, une petite mémé, complètement perturbée, m’a demandé de l’aide pour aller aux toilettes. Elle marchait avec un déambulateur, j’ai donc appelé une infirmière pour qu’elle l’accompagne. Mais la femme à qui j’ai parlé m’a affirmé que quelqu’un allait venir et qu’il fallait donc pas s’inquiéter. Tu parles! Le temps que ça a duré, la mémé avait le temps de faire trois fois le tour du bâtiment. J’ai encore des remords aujourd'hui d’avoir laissé cette petite mémé toute seule pour partir faire mon article. Voilà la réalité des maisons de retraite. On m’a appris le respect de la personne âgée, j’ai été élevée par mes grands-parents et arrière grands-parents et ma mère bosse dans ce milieu et je n’arrive à accepter toute cette réalité autour des personnes âgées. On les zappe, on ne leur accorde plus la même importance et sans aller jusqu’au formes extrêmes de maltraitance (ce qui n’est pas le cas dans la petite histoire que je vous ai raconté, attention) c’est cette forme de manque de respect qui m’énerve profondément.

Changement d’ambiance avec un mariage, un parcours de reconnaissance pour une course de duathlon et une rénovation de courts de tennis.

Une heure de battement, je file en ville pour aller boire un milk shake chocolat. Je m’installe au Bounty, là ou les milk shake sont les meilleurs. (les sarregueminois connaîtront) Mais la moyenne d’âge de ce glacier est assez jeune...et bien que j'ai 22 piges et que je suis encore jeune (tiens, vous aviez pas remarqué), les bars d’ados... sans plus. En plus, j’ai du attendre un bon moment avant que la petite serveuse me percute et  mes voisins de tablée ont eu le même soucis lol.

Pour finir la soirée, un tournoi tennis.